Maître Gisèle HALIMI est une avocate et figure du militantisme féministe en France. Son combat a débuté dans les années 1950 en défendant des militants de l’indépendance de l’Algérie. Cosignataire du manifeste des 343 du 5 avril 1971, elle fonde le mouvement Choisir la cause des femmes aux côtés de Simone de Beauvoir et Jean Rostand. Le procès de Bobigny, où son travail en tant qu’avocate de femmes accusées d’avortement illégal a permis l’acquittement de trois des accusées ainsi qu’un sursis pour la quatrième, a contribué à l’évolution vers la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse, en 1975. Militante de la parité, elle décède le 28 juillet 2020 à Paris. Autrice, elle a écrit de nombreux ouvrages dont ceux ci-dessous.
La Cause des femmes / Le Temps des malentendus
Quatrième de couverture : Le féminisme, c’est quoi ? Ça existe ? Aujourd’hui ça pourrait exister. Et pour quoi faire ? « Les femmes ont tout obtenu », répondent-ils, et même répondent-elles, quelquefois. Et pour quels résultats ?
La solitude de fond de la féminité, et la déroute de nos mâles devant leurs égales. « La super woman » est épuisée. Quant au commun des hommes, sans le « miroir grossissant » que présentait, à ses exploits masculins, sa compagne d’antan, il se sent réduit de moitié. Donc grandeur nature. […]
Enfermée dans son rôle féminin, la femme ne mesure pas à quel point son oppresseur est lui-même prisonnier de son rôle viril. En se libérant, elle aide à la libération de l’homme. En participant à égalité à l’Histoire, elle la fait autre. Cela ressemble fort à une révolution tranquille, mais forte et sûre de l’avenir. Pourquoi le féminisme aujourd’hui ? Justement pour réussir là où l’égalité économique a échoué. Là où la culture patriarcale résiste. Le féminisme vient seulement de commencer sa longue marche.
Dans vingt ans, dans cent ans, il aura changé la vie.
Mon point de vue : Dans son livre la cause des femmes, Maître Gisèle HALIMI vous permettra d’appréhender l’évolution du statut de la femme dans la société contemporaine, et notamment d’un point de vue légal. Il m’a permis de voir à quel point l’évolution du statut de la femme d’un point vu des droits et du statut social est encore aussi précaire. Elle y aborde son métier d’avocat et de militante pour la cause féminine. Je le conseille à toutes celles et ceux qui veulent en savoir plus sur la cause des femmes.
La Cause des femmes / Le Temps des malentendus Poche – 21 février 1992
Avocate irrespectueuse
Quatrième de couverture : » En entrant dans le prétoire, j’emporte ma vie avec moi. »
Gisèle Halimi se retourne sur son passé. Celui d’une avocate mythique, mais… irrespectueuse, comme elle se définissait elle-même. Irrespectueuse des juges soumis au pouvoir ou aux » bonnes mœurs « . Irrespectueuse des règles d’un Ordre des avocats trop » moral « .
Elle fut l’une des premières à féminiser le mot avocat et s’engagea en faveur des droits des femmes, exigeant le droit à l’avortement et la répression du viol lors de procès retentissants. Mais la vie de Gisèle Halimi, c’est aussi la solitude, les menaces de mort, l’éloignement de ses jeunes enfants, des meurtrissures.
À travers ce livre, elle nous fait revivre ses défenses difficiles, exaltantes, mémorables, de sa première plaidoirie pour un voleur de pommes de terre aux grands procès politiques, et les moments qui ont fait basculer la société. Une existence guidée par sa foi en l’égalité de tous les êtres humains et une soif de justice.
Voici les mémoires d’une femme révoltée, qui a fait de l’irrespect un synonyme du courage.
Avocate irrespectueuse Poche – 20 août 2020 de Gisèle Halimi
Ne vous résignez jamais
Quatrième de couverture : Une réflexion générale sur le féminisme, avec, comme fil rouge : le refus absolu de la résignation.
« Comment devient-on féministe ? Existe-t-il un parcours type, une expérience, un enseignement qui métamorphose une femme ordinaire, « tranquille’ (aurait dit ma mère), en une révoltée, qui se veut pionnière d’un nouveau monde ?
Après l’une de mes conférences, une jeune femme m’interpella : « Mais vous personnellement, comment êtes-vous devenue féministe ?’ Sommée de m’expliquer. De raconter mon parcours particulier pour que chacune puisse induire le général, sans doute. Danger. Je ressentis le besoin de me lancer dans une réflexion introspective.
Pourquoi une femme était-elle dévaluée, sous-estimée, voire méprisée ou violentée parce que femme, et uniquement pour cela ? Je me suis ainsi acheminée – les circonstances de ma vie m’y aidant – vers une critique plus globale de ce monde.
Mais que l’on ne s’y trompe pas. C’est parce que ma souffrance de fille m’asphyxiait que je devins, instinctivement d’abord, féministe. »
À travers son parcours et ses combats – droit à l’avortement, criminalisation du viol, loi sur la parité, lutte contre les violences faites aux femmes, débat sur la prostitution –, c’est une réflexion générale sur le féminisme que construit Gisèle Halimi. Avec, comme fil rouge : le refus absolu de la résignation.
Mon point de vue : Cette autobiographie poignante de Maître Gisèle HALIMI vous relatera les engagements de son combat féministe.
Ne vous résignez jamais Poche – 20 août 2020 de Gisèle Halimi
Le lait de l’oranger Broché – 10 juin 2021 de Gisèle Halimi
Quatrième de couverture : Dans ce récit autobiographique, Gisèle Halimi écrit à son père tant aimé pour lui dire « ce qui n’a pas été dit ».
Tout commence en Tunisie au pied de l’oranger. Tous les matins, la petite fille se cache pour jeter son café au lait dans les racines de l’arbre. Gisèle Halimi revient sur son enfance rebelle et ses combats précoces contre les stéréotypes de genre véhiculés par la religion et l’école.
La haine de l’injustice chevillée au corps, Gisèle Halimi devient l’avocate la plus célèbre du XXᵉ siècle. Actrice et témoin de notre époque, elle a secoué l’Histoire par des combats difficiles qui résonnent encore fortement aujourd’hui. De la guerre d’Algérie à la reconnaissance du viol comme crime, en passant par le procès de Bobigny et la bataille pour la légalisation de l’avortement, tout en côtoyant Mitterrand, Simone Veil, Bourguiba ou encore Camus, Sartre et Beauvoir, elle retrace ici son parcours d’avocate hors du commun.
Le lait de l’oranger est l’un de ses livres les plus personnels et les plus émouvants.
Le lait de l’oranger Broché – 10 juin 2021 de Gisèle Halimi
Une embellie perdue
Quatrième de couverture : Une embellie perdue est la suite des Mémoires que Gisèle Halimi a entrepris avec La cause des femmes et Le lait de l’oranger.
En juin 1981, l’avocate est élue députée. Le « peuple de gauche » rêve de changer la vie ; et les femmes de compter, enfin, en politique. Mais l’embellie sera brève. Les socialistes cèdent, assez vite, au « réalisme » et aux délices du pouvoir. « La gauche a-t-elle encore une âme ? » s’interroge bientôt Gisèle Halimi.
En septembre 1984, elle quitte l’Assemblée. Pendant quarante mois, elle aura vécu une aventure ambiguë : décevante, dans l’univers masculin des politiciens : riche de découvertes, dans sa circonscription. Le Palais-Bourbon sous la vague rose. Le chemin – un temps commun – avec François Mitterrand, Joxe, Rocard ou Bérégovoy. La campagne – hors de tous les partis – des « 100 femmes pour les femmes » , en 1978. Le suicide tragique de trois amies, « chambardées » par leurs ruptures féministes… Souvenirs mêlés…
Ce livre témoigne de l’espérance et du désenchantement de ces dernières années. Il tente aussi une réflexion sur le pouvoir, la démocratie, les contradictions entre vie privée et vie publique. Un récit doux-amer, tourné cependant vers l’avenir où Maud-Tahfouna, la petite-fille lumineuse de Gisèle Halimi, l’entraîne. Avec la force de l’enfance.
Une embellie perdue Broché – 12 janvier 1995 de Gisèle Halimi